La Théorie du Clown

Rien ne prédestinait Jango à devenir l’un des plus grands clowns du monde.

Alors qu’il était jeune P-D.G d’une florissante entreprise de paysagisme, la découverte du livre du philosophe P.B Ouspensky « La Quatrième Voie » changea sa vie.

A l’issue de cette lecture, il vendit son affaire et s’initia à la maitrise de « l’Art du Clown ».

Jango a théorisé « l’Art du Clown» :

« Le clown ou « pitre », comme forme d’art ou de mode de vie, est aussi ancienne que le sourire. Mais le statut professionnel du pitre n’est pas sujet à rire. »

« Être un pitre c’est comprendre une forme d’art basée sur le don. Il faut savoir utiliser son cœur et son corps, et savoir puiser dans le subtile ou l’obscène.
Être un pitre c’est une tentative visant à libérer la tension créée par les situations sociales qui nous entourent chaque jour, et réfléchir à ces situations dans l’espoir d’engendrer une compréhension et une prise de conscience. Le pitre aide une personne à comprendre ces situations sociales et met même au défi ceux qui ont besoin d’être changés.
Être un pitre c’est être un commentateur qui diffuse des informations sous une forme comique, dans l’espoir que d’autres comprendront enfin leurs erreurs et leurs réussites. »

« Ne faites pas l’erreur de croire qu’un clown est triste.
Être un clown, c’est trouver une certaine liberté, échapper au modèle, danser avec son esprit et centrer son être. Et en même temps la liberté signifie que vous devez apprendre et commencer à comprendre. Il faut découvrir l’observation interne et externe. Le moi externe doit devenir un modèle de l’absurde et le moi interne un temple de la raison.
Le clown est un reflet de nous, un raconteur d’évènements actuels, et cette façade de tristesse vient du reflet. Les nouvelles ne sont pas joyeuses, mais le travail du clown c’est de vous amener à en rire, pour promouvoir le changement.
La vraie question, si vous pensez qu’un clown est un personnage triste et que vous comprenez qu’il est également un reflet de ces temps, c’est de se demander : où est réellement le pathos ? »

« Lorsque je parle du pitre et du clown, j’en parle dans leur sens pur et non pas dans leur « prostitution ». Au cours des récentes années, le clown a perdu la plus grande partie de sa sensibilité et de sa sensualité à cause du grand spectacle et de la production de cirque de masse.
À travers les grands comme Popov, Jacobs, Grock, Coco et Kelly, on comprend que leur pouvoir de concentration et d’énergie, leur contrôle du pathos et du ridicule, sont aux commandes de la pantagonade qui a plus d’éloquence que n’importe quelle comédie musicale MGM, et plus de critique sociale que n’importe quel parti ou organisation politique.
Le simple reflet d’un thème par le clown peut être fait d’un geste qui nécessite parfois 60 minutes de reportage mondial aux médias ! »

« Le produit de base du clown, le sourire et le froncement de sourcil, est compris partout et ne connait pas de frontières, et pourtant il n’y a pas d’université, pas d’école ou d’institution qui puisse décrire son expérience ou partager ses secrets.
Le clown doit créer le rire avec l’amour à l’esprit. »

« Devenir un pitre professionnel demande des années de recherche, de développement interne et presque, si ce n’est pas chiffré, de la folie. Ce n’est pas une profession facile et peu l’atteignent. Il y en a certains, en fait de centaines, qui ont atteint le sommet de la compréhension comique, mais qui limitent leur succès aux concepts du monde occidental et non pas au développement intérieur et global. »

« Le pitre doit donner, toujours donner et donner en tous lieux. Le pitre ne reçoit qu’en donnant et le cadeau et un chef d’œuvre qui n’a pas de prix : le sourire !  »

« Le rôle du pitre commence avec l’observation interne : pour aider les autres vous devez d’abord vous aider vous-même. Vous n’avez aucun droit de refléter les forces et les faiblesses des autres avant de comprendre les vôtres. Nous devons rire de nous-même pour nous comprendre nous-même. »

« Nous naissons clowns, nous tous, dans son sens pur, sans sa sagesse établie. Le clown c’est l’innocence, curieuse, naïve, et l’essence de la jeunesse. Pendant la jeunesse, nous sommes pleins d’imagination et de fantaisie, et ces caractéristiques sont souvent influencées par notre famille et notre environnement social. »

« Pendant la jeunesse, nous avons souvent tenu la liberté dans nos mains, mais elle nous est reprise avec l’âge, et pourtant, c’est avec l’âge que nous devrions atteindre la liberté et la partager avec les autres. »

« Si vous arrêtez d’apprendre, l’humour s’échappera de vous. Le clown raconte les nouvelles, et raconter les nouvelles implique de les connaitre. Il faut savoir observer. Le comique doit refléter ces évènements qui nous entourent car nous sommes la comédie. »

« Lorsque vous riez, vous exploitez la capacité naturelle du corps à la relaxation. Le rire est un relâchement de la tension, un relâchement naturel du système nerveux et de l’anxiété que nous accumulons chaque jour. »

« Provoquer le rire est la base de la profession, activer le processus de réflexion, c’est l’ambition et l’objectif. Le clown a le pouvoir de provoquer la perception et ce pouvoir est inestimable. Lorsque vous atteignez ces capacités et que vous êtes en mesure de créer cette forme de stimulation, alors vous êtes devenu un « tout acteur » : un clown.
Nous avons tous un clown en nous et nous devons l’aider à trouver la liberté.
Nous sommes affamés de rire, nous tous. Nous le recherchons tous les jours ; dans les livres, les films, à la TV, dans les concerts, au théâtre, dans les albums et chez nous. »

« Dans le rire nous sommes égaux. Nous sommes tous drôles par moment au grand plaisir de ceux qui nous entourent. Ces moments que nous partageons sont des moments du pitre à la recherche de la liberté, et chaque rire que nous produisons chez un autre est l’espoir qu’il y aura une certaine compréhension.
Le sourire est universel, tout le monde le comprend et cela fait du clown un personnage universel.
Ne sous-estimez jamais le pouvoir du sourire. Des vies changent à travers le rire. »

 

Jango Edwards